jeudi 30 mai 2013

Museum of Fine Art de Boston

Le Museum of Fine Art est gigantesque. Il est impossible de le terminer en moins de deux jours alors en seulement quatre heures, nous avons dû faire des choix. Pourquoi 4 heures ? Parce que le Musée est gratuit le mercredi à partir de 17h et que nous avons profité au maximum de ce bon plan. Abandonnant la collection "Europe", qui n'est pas si exotique pour nous, nous sommes allés aux pavillons "Antiquité", "Amériques" et "Samouraï", qui est en fait l'exposition temporaire. Voici donc notre sélection des quatre oeuvres du Museum of Fire Art qui nous ont impressionné ou amusé.

Numéro 4, une coupe en forme de tête d'âne datant de la Grèce ancienne, environ 480 avant JC. Il s'agit peut-être d'un jeu à boire, d'une part parce qu'elle est peinte de plusieurs symboles dyonisiaques et d'autre part parce qu'elle ne possède pas de pied : il faut la vider pour pouvoir s'en débarrasser.

Perso, pour moi c'est un cheval.

Numéro 3. Une autre folie de potier. Nous voici au Pérou en 400 après JC, les artisans devaient s'ennuyer un peu alors ils décidèrent de fabriquer une bouteille avec des effigies de rats qui copulent en tenant une cacaouette... WTF ?

Aucune retenue !

Numéro 2. Un portrait de Mr Tiffen of Eastern Kingston, New Hamshire par A. Ellis en 1820. Alors il n'y a pas de doute quelque chose cloche dans ce tableau car les petits défauts techniques de ce portrait ne sont pas faits exprès. Il s'agit de Folk Art, un terme assez flou regroupant les premières oeuvres d'Amérique du Nord, réalisées en toute bonne fois par des artistes autodidactes ou pas doués, au choix.

Cubisme primitif ? Non, Folk Art.

Numéro 1. Les samouraïs ! Nous l'avouons, nous n'avons pas lu les panneaux explicatifs des différents costumes, mais nous avons adoré regarder tout ces casques et armures affutés de cornes, de moustaches, d'ornements très variés...

Banzai !

Et pour finir, une oeuvre hors classement, le masque Peace 91 du bijoutier Harry Winston en plexiglas orné de diamants, saphirs et rubis. Le thème "Etats-Unis" a été choisi par l'artiste pour la fin de la guerre du Golfe. On nous le donnerait qu'on le revendrait immédiatement tant c'est kitch !

Diamonds bless America.

Boston, notre première ville de la côte Est

Après 6 heures d'attente à l'aéroport de New York pour cause de tornade géante nous ayant fait rater notre correspondance, nous débarquons quelques peu défraichis à Boston. Après une bonne douche, nous voici prêts à affronter le froid glacial et à découvrir une partie du Freedom Trail, qui permet de voir les principaux points d'intérêts de la ville. Nous commençons avec le plus vieux jardin public des États-Unis, plutôt mignon avec son lac où flottent des canots en forme de cygne. C'est l'occasion pour nous de découvrir nos premiers écureuils géants : sans exagèrer, ils sont aussi gros que des pigeons !

Des canards célèbres (en tout cas, plein de touristes les photographie)

Nous passons ensuite brièvement sur Beacon Hill, où s'alignent de vieils immeubles de brique dans des rues étroites, et c'est un semblant d'Europe que nous voyons là. D'autres immeubles d'intérêt plus ou moins évidents viennent s' ajouter sur le chemin,  comme la State House, la vieille bibliothèque où de grands penseurs se réunissaient au XIXe siècle (et qui est maintenant un fast food tex mex), la première école, la première église, le premier cimetière...

Spoiler : nous visiterons pleins de cimetière durant la semaine.

Nous nous enfonçons vers Downtown où entre les gratte-ciel apparaît la Old State House, le plus vieux bâtiment public de Boston (1717). Sur le balcon, la déclaration d'indépendance a été lue aux Bostoniens en 1776, au rez-de-chaussée, une sortie de métro et sur la place a eu lieu le massacre de Boston en 1770.

Il fait vraiment pas beau. 
Heureusement que la Old State House a un toit doré, sinon, on pourrait la rater.

Il fait un temps glacial, et nous rebroussons chemin vers notre hostel. Le lendemain, nous prenons le métro (le plus vieux des États-Unis) pour nous rendre à Harvard. Le campus est assez calme, la remise de diplôme venant juste d'être réalisée. Il y a pas mal de touristes pour prendre des photos de la vrai fausse statue du vrai faux fondateur d'Harvard, John Harvard. La toucher porterait bonheur aux étudiants, mais pour nous, c'est un peu tard ! Nous nous promenons dans le dédale de bâtiments de briques rouges avant de repartir.

La statue d'Harvard.

Il nous faut tout de même terminer le Freedom Trail : après l'Old State House, nous arrivons devant le Faneuil Hall puis entrons dans le marché couvert de Quincy Market : c'est super sympa, il y a des vendeurs de nourriture partout, cela change des fast foods et autres starbucks que l'on trouve usuellement dans les Downtown américains. J'essaie une Clam Chowder Bread, une sorte de soupe aux fruits de mer servie dans une boule de pain et Stéphane en reste à la nourriture chinoise. Nous partageons notre table avec deux Québécoises qui nous apprennent qu'aujourd'hui, le Museum of Fine Arts est gratuit ! Chouette, de quoi s'occuper en fin d'après-midi !

Le Quincy Market, avec plein de bonnes choses pour manger et boire !

Mais avant cela, une autre visite de cimetière,  puis direction le port pour visiter l'USS Constitution. Il s'agit de plus vieux bâteau de guerre du monde ! Il est encore tout équipé de ses canons. La visite (gratuite) est organisée par les Marines, nous n'avons pas tout compris car le monsieur parlait très vite, mais nous avons eu le temps de nous rendre compte de la difficulté que cela devait être pour un marin de charger un canon dans un espace exigü compte tenu de la taille de l'équipage (plusieurs centaines de marins), mouillé en permanence pour éviter les incendies et sous le feu des canons ennemis.

L'USS Constitution et en arrière-plan, un modèle plus récent de bateau de guerre.

La journée se termine avec le Musée, gigantesque, il n'est pas possible de le terminer en une seule journee, alors en quatre heures, c'est plus que court. Nous nous concentrons sur l'art américain puis sur l'exposition temporaire sur les Samouraïs. Lors de notre dernière soirée,  nous nous rendons dans North End, la Little Italy de Boston, pour manger dans un délicieux restaurant italien (des raviolis au homard, miam !).

Que regarde Stéphane ?

Attention, c'est Stéphane, il y a peut-être un piège...

Salt Lake City : la ville de l'ennui

Nous avons passé trois jours Salt Lake City pour la visite (la ville des JO d'hiver, il doit s'en passer des choses) et surtout pour les tarifs d'avion. Salt Lake City est la capitale des Mormons, ou Eglise des Saint des Derniers Jours (au départ, on pensait qu'il s'agissait d'une secte, avec un nom à coucher dehors comme ça). Le quartier le plus visité est Temple Square où se situe toutes les grandes institutions Mormonnes. De l'extérieur, les bâtiments sont assez impressionnants (deux Visitor Center, le Temple, l'église...) et comme la visite est gratuite, nous décidons de nous lancer dans un tour guidé. À l'accueil, ils arrivent à nous dénicher en 10 minutes une soeur malgache parlant français et sa collègue fidjienne qui vont nous expliquer la base des croyances mormones.

Le Temple

La visite commence par une maquette du temple (car les Non Mormons y sont interdits d'entrée) montrant les différentes pièces notamment le lieu où l'on célèbre le mariage ou encore la salle de réunion des 12 apôtres et du prophète. Notre pièce préférée est la salle aux douze boeufs où il est possible de baptiser... ses ancêtres décédés (véridique). Nous marchons ensuite jusqu'au tabernacle, l'ancienne salle de réunion où le prophète parlait à ses ouailles. La salle est immense avec une des orgues les plus grandes du monde. Une rapide démonstration nous montre que le bâtiment a été construit pour que le son se propage parfaitement dans la salle.

Petit jeu des points : combien de mariés se trouvent autour du temple ?

Nous passons dans le second visitor center où le Christ nous attend les bras ouverts. La religion Mormone étant prosélyte (vous avez peut-être vu des Mormons frapper à votre porte pour vendre des Bibles et la bonne parole - ça change des Témoins de Jéhovah), les deux charmantes guides nous quittent non sans tenter de nous convaincre de croire en Dieu (C'est une première étape avant de devenir Mormons). Il suffirait d'une prière pour sentir Sa présence (ou recevoir un signe à un moment donné). Ou, deuxième argument, la vie après la mort n'est accordée que si nous suivons les préceptes du Prophète. Merci, mais je crois que je vais rester athée...

Jésus. Au moins, cela change des représentations faméliques sur la croix.

Nous dépensons une petite heure à la Bibliothèque généalogique de Salt Lake City : la famille et plus largement la filiation étant importants pour les Mormons, ils concervent ici des centaines de milliers de données concernant les individus décédés du monde entier... mais rien sur nos ancêtres, nous avons vérifié ! Nous visitons ensuite Beehive House la maison du second prophète Brigham Young (le chef spirituel de l'église Mormone est un prophète). La visite est expéditive, il faut dire que la maison est gigantesque pour abriter les 27 femmes vivantes du prophète et ses enfants (Il s'était également marié par procuration à une vingtaine de femme mortes avec qui il n'eut jamais d'enfants...)!

Beehive House (A gauche). A droite, un portail utilisé aux temps anciens pour soutirer de l'argent aux visiteurs.

Le deuxième jour à SLC était un dimanche et ce jour-là, seules les églises et quelques magasins sont ouverts. Le matin, nous somme allés écouter le choeur du Tabernacle, une chorale renommée. Ce fut sans doute notre meilleure moment dans la ville (soupir). La cérémonie a été agréable à écouter et amusante à regarder à cause du fait qu'elle est diffusée en direct à la télévision : le déplacement des cameramen dans le choeur est très bien orchestré. En plus, la salle résonne beaucoup, ce qui fait qu'on ne comprenait rien aux sermons mormons...

Le choeur du Tabernacle 

Le petit soucis est qu'une fois les chansons terminées, nous n'avions plus grand chose à faire et il n'était que 10h. Nous avons erré dans les rues vides, nous sommes allés au Starbucks, nous sommes allés au cinéma (Iron Man 3 est divertissant), nous sommes allés au Starbucks... Le lendemain, nous n'avions qu'une hâte : partir au plus vite ! Nous avons fait un petit détour par l'exposition de Momies, plutôt sympa avant de rejoindre l'aéroport! Direction Boston !!!

mercredi 29 mai 2013

Yellowstone : un ours, des bisons, des terraces.

Quatrième et dernier jour à Yellowstone. Nous en avons marre car nous n'avons toujours pas vu d'ours ! Ils sont censés être partout et nous n'avons vu qu'une empreinte ! Nous prenons donc le taureau par les cornes et partons pour la partie la plus sauvage du parc accessible en voiture. Nous ne nous arrêtons même pas pour l'aigle chauve qui pose sur une branche morte, même pas pour les troupeaux de bisons et les wapitis et enfin nous voyons un attroupement sur la route. Un ours noir cherche à manger sur le bord de la route.

D'accord, ce n'est pas un grizzli, mais quand même...

Après quelques photographies, nous sommes dispersés par les Rangers (vu que l'amas de voitures bouche la circulation). Ce n'est pas grave car en passant nous avons noté un troupeau de bisons avec des petits. Le temps de les rejoindre et il devient clair que les bovins se rapprochent de la route et nous les suivons tranquillement jusqu'à ce qu'ils se décident à traverser. Les paires bisonne/bisonneau défilent devant nous, toujours impassibles à la présence humaine.



Tandis que les bisons s'éloignent dans la forêt, nous retrouvons la voiture pour atteindre les Mammoth Hot Springs, une autre formation géothermique époustouflante. Il s'agit de sources chaudes très chargées en minéraux qui se déposent autour du flux d'eau. De la roche se forme donc autour des sources, parfois à des vitesses impressionnantes (30 cm par an pour Opal Terrace). La couleur de base est le blanc pur auxquelles s'ajoutent les thermophiles. La plus fameuse est Palette Terrace, avec de superbes escaliers d'une blancheur de nacre contrastés par des formations plus arrondies de couleurs brunes ou rousses.

Palette Terrace

La plupart des autres sources "ont été très actives il y a 20 ans, mais on ne sait jamais, peut-être qu'elle se réveilleront lors de votre visite" . Cela laisse cependant de belles vues avec des terraces aux couleurs hallucinantes.

Mound Terrace, qui s' est réveillée il y a une vingtaine d'années.

Une autre curiosité est la présence des arbres morts littéralement enrochés. Les sources peuvent apparaître inopinément et l'eau chaude, acide et chargée de minéraux tue les arbres autour d'elles avant de les recouvrir de calcaire. Cela a été très drôle lorsqu'on s'est rendu compte que nous ne voyons plus que les branches... Avec l'orage en préparation au-dessus de nous, cela donne des tableaux apocalyptiques.

Bruitage proposé : Croassements.

Le reste du plateau (les Lower Terraces) est beaucoup moins actif et les sources "qui ont été très actives il y a 20 ans, mais on ne sait jamais, peut-être qu'elle se réveilleront lors de votre visite" selon le guide papier sont omniprésentes et agaçantes (s'il n'y a plus rien à voir, ils peuvent fermer le trottoir, ce sera plus simple, surtout qu'il pleut).

Orange Spring Mound, une source encore un tout petit peu active.

Mais il faut déjà rentrer à West Yellowstone : c'est la fin de notre road trip et nous avons quelques petits souvenirs à envoyer par la poste avant de rendre la voiture pour visiter Salt Lake City. Une petite vingtaine de jolies photos par ici.

lundi 27 mai 2013

Yellowstone : un canyon, une patte d'ours et des geysers.

C'est reparti pour une journée à Yellowstone. Après des geysers, des lacs de boue glougloutante et des bassins colorés, nous changeons d'objectif pour une petite randonnée autour du Grand Canyon du Yellowstone. Oui, non content d'avoir la zone d'activités geothermales la plus grande du monde, le parc offre également de superbe panorama naturel, avec canyon coloré, cascades et montagnes... Nous consacrons donc la journée à la visite des lèvres Nord et Sud du Grand Canyon. Nous commençons par le sud avec un premier chemin de randonnée donnant de très belles vues sur les cascades.

Les Upper Falls du Grand Canyon du Yellowstone.

Comme c'est à moitié un trottoir, nous le finissons trop rapidement et décidons de continuer sur des sentiers beaucoup moins fréquentés. La randonnée est super sympa, nous allons jusqu'à Sublime Point : le sentier pour y accéder est curieusement bien plus beau que le point de vue ! Puis nous retroussons chemin jusqu'à des lacs où nous observons des oiseaux aquatiques ainsi que des empreintes d'ours ! ! !

C'est un gros ours !

Ours que nous ne verrons (malheureusement ?) pas. Ce n'est pas grave nous passons pas une petite zone d'activité geothermale, avec odeur de soufre, fumerolles et bassin de boue, cela compense... Au retour de notre randonnée, nous visitons la rive Nord et descendons le long du chemin de randonnee Brink of Lower Fall jusqu'au sommet d'une cascade avec une vue magnifique du canyon avec arc-en-ciel à la clef. Le panorama est tout simplement parfait.

La vue depuis le haut des Lower Falls.

Sur le chemin du retour alors que le temps se gâte, nous décidons de rempiler pour un série de trottoirs autour de geysers avec l'aire Norris. Cette zone se situe sur le bord de la caldeira (le cratère) du super volcan de Yellowstone. Nous sommes accueilli par une fumerolle très active ! Je vous laisse écouter la bête.


Puis nous passons au niveau des porcelain basin, une zone de sources chaudes et de bassins caractérisée par une forte teneur en silice qui recouvre toutes les parois et donne un aspect laiteux à l'eau. Là encore, les thermophiles sont de la partie avec des couleurs hallucinantes allant du vert au orange.

Art abstrait ? Non, Porcelain Basin.

Nous terminons par une grande zone de geysers et sources chaudes "qui ont été actifs il y a 20 ans, mais on ne sait jamais, peut-être qu'ils se réveilleront lors de votre visite". Le plus fameux d'entre eux est Steamboat, le geyser au jet d'eau le plus haut du monde. Malheureusement, il était en sommeil lors de notre venue, et nous avons juste vu quelques gerbes d'eau de 3 mètres de eau...

Il peut faire mieux, mais c'est un grand timide.

Et voila pour notre jour 3 à Yellowstone. Comme d'hab, quelques photos sur Dropbox. Le dernier jour, nous avons decidé de prendre la peau de l'ours !

dimanche 26 mai 2013

Question de rapidity #4

Ou sommes-nous ?

Yellowstone : des geysers, des bassins, des trucs qui puent


Terminologie : Le parc national de Yellowstone est ultra-touristique et c'est assez surprenant pour un parc naturel, mais la plupart des points d'intérêt sont très facilement accessibles en voiture. Dans la suite de ce message, nous appelerons donc "trottoir" ce que les Rangers appellent "Trail" et "chemin de randonnée" les véritables chemins de randonnée.

Nous sommes arrivés à Yellowstone depuis Grand Teton par l'entrée sud ouverte seulement 3 jours auparavant et nous comprenons rapidement que l'hiver est à peine terminé de part les lacs gelés et le mètre de neige qui se trouve au bord de la route.

Le lac Lewis gelé.

Nous logeons les deux premiers jours à l'hotel "Monument historique" Old Faithful Inn qui, malgré un rapport qualité prix plutôt mauvais (100 dollars la nuit, pas de télé, éclairage déficient - sincèrement, j'ai vu une personne dans la hall d'accueil utiliser une lampe torche pour réussir à lire son bouquin - douche commune sur le palier et Wifi payant), à la particularité d'avoir une terrasse donnant vue sur le fameux geyser Old Faithful.

A Old Faithfull Inn, nous payons le cadre et l'emplacement. Il faut avouer que c'est beau quand même.

Une fois nos deux sacs à dos installés dans la chambre, nous suivons un trottoir le long des différents geysers et bassins de l'Old Faithful Area. Les Rangers donnent des prévisions d'éruption pour les principaux geysers de la zone. Comme tout touriste, nous commençons par Old Faithfull qui est plus facilement prévisible que les autres (d'ou son nom). Il suffit de 20 minutes pour nous mettre dans l'ambiance.

Pchitt !

Cinq ou six geysers montrent des jaillissements spectaculaires, le soucis est qu'il faut être très chanceux pour y assister : ça veut dire quoi éruption toutes les 15 h plus ou moins 3h ? Nous nous promenons donc sur le trottoir en nous amusant des différentes couleurs dans les bassins. Les couleurs chatoyantes sont dues à des micro-organismes (oui, on trouve de la vie partout), les thermophiles. Différentes espèces de thermophiles cohabitent dans le bassin selon la température de l'eau : le bleu indique une eau très chaude sans thermophile, puis cela passe au vert, au jaune, au orange lorsque la température diminue. Nous nous arrêtons devant Morning Glory Pool, célèbre pour sa couleur bleue limpide qui a été malheureusement altérée par les touristes. En effet, les enfants y jetaient des caillous tandis que les parents prenaient le bassin pour une fontaine à voeux (et je ne parle pas de ceux qui pensaient qu'il s'agissait d'une poubelle) : résultat, le délicat système d'arrivée d'eau a été partiellement bouché par les kilos de matériaux, la température du bassin a chuté de quelques degrés et des thermophiles de couleur jaune à orange ont pu s'installer, modifiant la couleur.

On gâche un peu la photo, non ?

La journée avance et nous décidons de rebrousser chemin pour rire de l'étrange forme de Grotto Geyser ou encore de Castel Geyser. En passant devant Grand Geyser, nous voyons une foule assise autour de lui et également que nous sommes proches de l'horaire prévue par les Rangers (précision : 1h30). Nous attendons une quinzaine de minutes avant que l'éruption commence ! Grand Geyser, c'est trois éruptions à la fois, et des centaines de litres d'eau passant sous le trottoir où nous nous trouvons. Par la suite, nous avons été très chanceux de voir Beehive Geyser qui est actif 2 fois par jour environ. Quand on voit une ranger courir à toute vitesse vers un geyser, on se dit qu'il va se passer quelque chose de spécial et ce fut le cas.

Grand Geyser

Le lendemain, nous roulons jusqu'à l'aire du Grand Prismatic Pool, le bassin le plus connu du monde (notamment avec les photos en vue aérienne de Yann Arthus Bertrand). Il y a beaucoup de vent tournant, et il faut être rapide pour les photos : la vapeur dégagée par le bassin est intense, elle cache la vue et couvre l'objectif de buée ! Nous passons devant un geyser géant "qui a été actif il y a 20 ans, mais on ne sait jamais, peut-être qu'il se réveillera lors de votre visite" dixit le guide papier, puis d'autres bassins plus petits.

Ô Grand Prismatic !, clame Stéphane dans un moment de ferveur passagère

Par la suite, nous roulons vers les Mud Volcano, un autre phénomène thermal rigolo et particulièrement odorant. Il s'agit cette fois de fontaines de boue : l'eau souterraine très acide a dissout la roche et sort sous forme de boue plus ou moins liquide, formant des bulles à la surface. Là encore, des thermophiles peuvent venir donner un peu de couleur à tout ça.

Plop !

Mais bon, le plus impressionnant a été deux énormes chaudrons de boue, les Sulphur Caldron, situés juste à l'entrée des Mud volcano. On croyait s'être habitués à l'odeur de soufre planant partout : ce n'était pas le cas. Ça bouillone, ça glougloute, ça crachonne... C'est digne d'un ogre. Avant de regarder la vidéo ci-dessous, mettez vous dans l'ambiance : laissez pourrir une douzaine d'oeufs à côté de vous....


On vous laisse avec les photos de nos deux premières journées à Yellowstone, ne vous attendrissez pas trop sur les animaux, nous avons vu beaucoup mieux après.

vendredi 24 mai 2013

Un choix difficile...

Nous voici dans un petit hotel du New Hampshire avec un double lit queen, mais lequel choisir ?

mercredi 22 mai 2013

L'appel de la forêt au parc national du Grand Teton

Après notre étape paléontologique à Dinosaur, nous parcourons les vastes plateaux du Wyoming pour rejoindre Grand Teton. La route est assez ennuyeuse, quoique agrémentée de nombreux Pronghorns qui broutent dans les champs, avec les vaches et les chevaux. Nous atteignons le parc et constatons que le printemps est à peine commencé et que la neige est encore présente dans la vallée.  Nous qui comptions camper, il est tant pour nous d'aménager la voiture histoire de ne pas avoir trop froid.

Notre campement. Le matelas entrait pile dans la voiture.

Notre premier jour est consacré à la recherche des Visitor Centers ouverts afin de connaître l'état des chemins de randonnée.  Au passage, on nous avertit de la présence des ours, qui viennent de sortir de leur caverne hivernale (hibernale ?). Ce parc étant renommé pour sa nature omniprésente, nous souhaitons voir plein de nanimaux ! Nous prenons donc la route pour les grandes prairies de la vallée et découvrons pleins de bisons ! Il est stupéfiant d'observer ces quelques 92 bovins (Stéphane les a comptés, sauf ceux du fond parce qu'il est myope et ne voit pas bien de loin) brouter paisiblement au bord de la route, absolument impassibles à notre présence.

"Ils ressemblent à des Taurens.", dixit Stéphane.

Après un repas chaud, nous faisons un petit tour de parc au crépuscule et apercevons quelques wapitis et surtout un magnifiques coucher de soleil sur les montagnes.

C'est à ne plus distinguer le haut du bas !

Le lendemain, bien décidés à voir un orignal, nous entamons une petite randonnée autour du lac Jenny. Première rencontre animalière, les marmottes à ventre jaune sont omniprésentes. Oubliez les jumelles, ici les marmottes nous observent tranquillement sur un rocher ou traversent la route à un mètre de nous quand on a le dos tourné !

Une marmotte vaque à ses occupations fourragères.

Quelques hirondelles et écureuils plus tard, nous avons la surprise de voir un orignal... couché sur le chemin de randonnée. Nous avancons vers lui, en nous disant qu'il prendra peur : que nenni, nous sommes à deux mètres de lui, et il ne bouge pas d'un poil. Nous faisons du bruit, de grands gestes, et il ne bouge toujours pas. C'est pratique pour les photos, mais on voudrait bien terminer la randonnée Monsieur l'orignal. Alors que nous perdions tout espoir de le voir bouger, voilà qu'un groupe de randonneurs arrivent de l'autre côté. Pris en sandwich, l'animal se lève et décide de s'enfuir dans notre direction ! Bref, à Grand Teton, on s'est fait chargé par un orignal !

Notre copain l'orignal et votre aventurière préférée.

Après avoir évité la course d'un orignal, nous continuons notre route, de plus en plus enneigée jusqu'aux Hidden Falls puis rebroussons chemin. Nous rencontrons de nouveau des marmottes, des papillons, des écureuils, deux aigles chauves (symbole des États-Unis) mais bon, nous sommes blasés maintenant ! Pour se remettre de notre randonnée (plus longue que prévue), nous prenons le soleil sur l'une des plages du lac Jenny en profitant de la vue sur le Grand Teton.

Le Grand Teton, le Lac Jenny et deux aventuriers !

Nos jambes sont encore en état de marche, alors nous faisons un petit tour vers les lacs Swan et Heron, dans l'espoir de voir un ours. Peine perdue, les oiseaux aquatiques pataugent dans les lacs, mais point d'ours. Nous rentrons vers la voiture et faisons la connaissance d'un écureuil terrestre Uinta.

Je crois qu'on lui a fait peur !

Encore un petit tour par les bisons, qui traversent nonchalamment la route parce que l'herbe est plus verte ailleurs, et nous terminons notre journée d'observation des animaux.


Après deux jours dans un paysage évoquant les romans de Jack London, il est temps pour nous de rejoindre le parc national de Yellowstone par l'entrée Sud qui vient juste d'être ouverte. On vous laisse avec quelques photographies de montagnes et d'animaux.

mardi 21 mai 2013

Ossuaire jurassique, art pre-colombien et folie contemporaine

Tandis que nous quittons l'Utah pour rejoindre le Wyoming, nous stoppons notre route au Dinosaur National Monument près de Vernal. Ce parc a été créé pour protéger les nombreux sites paléontologiques de la région, et notamment le Quarry Exhibit Hall, un gigantesque mur contenant des dizaines de fossiles. A l'origine, il s'agissait d'une rivière, qui à chaque crue charriait des cadavres de dinosaures et les ensablait rapidement, ce qui a permis la fossilisation.

Bric à brac paléontologique.

De très nombreux gros dinosaures y ont été piégés à jamais, dont des apatausaures et des stégosaures. Il en reste le plus souvent des bouts : un tibia par là,  une vertèbre par ici, une mâchoire inférieure, le tout complètement mélangé par la rivière. Nous étions bien contents d'avoir les doubles conseils du guide papier et de la Ranger pour identifier le meli-melo !

Laissez moi réfléchir... Une Galinette cendrée ?

En partie basse, un minuscule musée mais surtout la possibilité de toucher de vrais os de dinosaures !!! C'est un peu étonnant, la Ranger nous a expliqué que c'est un sacrifice au tourisme qu'ils peuvent se permettre car ce sont des os appartenant à des espèces de dinosaures très bien étudiées.

De vrais os de dinosaures !

Après cette visite du Quarry Exhibit Hall, nous tentons un petit trail à la poursuite des dinos, mais nous sommes rattrapés par la pluie. Retour dans la voiture pour un petit roadtrip à travers le parc et sa route de gravillon. Nous partons à la decouverte de petroglyphes Fremont juchés bien en évidence sur la paroi de la montagne.

Des pétroglyphes lézardent la roche.

Puis nous atteignons la cabane d'une femme courageuse qui a décidé au début du XXe siècle de s'installer dans ce coin perdu, toute seule, sans électricité ni eau. Elle y vivra 40 ans !

Le paysage est joli, mais c'est une façon de vivre un peu dépouillée.

Après ce petit parc, nous montons toujours plus haut rejoindre le parc national du Grand Teton, mais cela fera l'objet d'un autre sujet de blog.

lundi 20 mai 2013

The Mighty 5 of Utah

Sortis de notre visite du parc national des Arches, le temps est toujours très pluvieux. Nous décidons de tenter de passer entre les gouttes au parc national de Canyonlands. Ce parc est situé à l'intersection du Colorado et de la Green River. Il est divisé en trois parties non reliées par des routes goudronnées, il s'agit sans doute du parc le plus "sauvage". Le soucis, c'est que le temps est très pluvieux...  Nous devons nous contenter de jouer aux touristes en nous baladant en voiture dans la partie la plus pittoresque du parc : "Island in the Sky". Au passage, nous comprenons le nom du parc : les nuages sont si bas, que nous avons l'impression qu' ils touchent le plateau, comme si nous étions dans le ciel.

Ceci est un canyon dans un canyon dans un canyon !

Nous sortons de la voiture pour deux petites randonnées nous permettant d'accéder à une arche naturelle, puis à un cratère géant fait par une météorite géante.

Ne tombe pas !

Puisque nous sommes à côté,  en sortant du parc nous en profitons pour visiter Dead Horse Point, un parc d'État offrant de belles vues sur le Colorado.

Dead Horse Point

Le lendemain, nous décidons de rejoindre le parc national de Capitol Reef. Au départ, il s'agissait un peu d'une blague, ou d'un challenge : lors de nos visites des différents parcs nationaux, de nombreuses publicités parlent des "Mighty 5 of Utah", les cinq parcs de l'Utah. Nous avions un jour à tuer, alors pourquoi pas...En fait, nous avons été très agréablement surpris. Il s'agit d'une vallée bordée de montagnes colorées de rouge, de vert et de blanc, dont certaines ont des dômes blancs au sommet, rappelant le Capitole des États-Unis (d'où le nom).

Une belle vue du Goose Neck à Capitol Reef.

Le premier avantage du parc est qu'il est assez peu visité. Lorsqu'on prend les routes non goudronnées puis qu'on s'enfonce dans un canyon, il n'y a soudain plus personne ! De quoi profiter pleinement de la visite... Nous avons donc fait de petites randonnées dans les canyons désertiques (mais bon, il pleut) pour voir nos premiers petroglyphes indiens (par la suite, nous avons appris que plein d'autres pétroglyphes étaient accessibles par la route goudronnée dans le parc), mais aussi des "Tanks", des réservoirs naturels utilisés au début du XXe siècle pour stocker l'eau.

Nos premiers petroglyphes (attribués aux Fremonts, tribu indienne mystérieusement disparue...) et les Tanks (avec en fond, un rocher en forme de Capitole)

Le second avantage réside dans l'histoire même du parc : à l'origine, des Mormons se sont installés dans la vallée et y ont planté des vergers. Quelques décades plus tard, les vergers sont toujours là, tout comme l'ancienne école et certaines fermes. En saison, il est possible d'aller cueillir les fruits directement sur l'arbre : nous nous sommes contentés de délicieuses tartes maison. 

Délicieuse tarte aux pommes maison !

L'atmosphère bucolique fait donc partie des atouts de ce parc, en plus des superbes paysages, de la nature (notre première marmotte !) et des artefacts historiques.